Échelle des décibels : comment mesurer le bruit ?

L’échelle des décibels est un système de mesure logarithmique utilisé pour quantifier l’intensité sonore. Elle tire son nom d’Alexander Graham Bell, l’inventeur du téléphone. Le décibel (dB) est l’unité de base de cette échelle, qui s’étend de 0 dB, représentant le seuil d’audibilité pour l’oreille humaine, jusqu’à environ 130-140 dB, correspondant au seuil de douleur.

Contrairement à une échelle linéaire, où chaque incrément représente une augmentation constante, l’échelle des décibels reflète la façon dont notre oreille perçoit les sons. Ainsi, une augmentation de 10 dB est perçue comme un doublement de l’intensité sonore. Par exemple, un son de 70 dB sera perçu comme deux fois plus fort qu’un son de 60 dB.

Cette particularité de l’échelle permet de couvrir la vaste gamme d’intensités sonores que nous pouvons percevoir, du murmure le plus léger au bruit assourdissant d’un avion au décollage. Elle permet également de représenter de manière plus intuitive la sensibilité de notre oreille, qui est capable de détecter des variations d’intensité sonore très subtiles à des niveaux faibles, mais qui devient moins sensible aux variations à des niveaux élevés.

La définition d’un niveau sonore « acceptable » dépend largement du contexte et de la durée d’exposition. Cependant, diverses organisations de santé et réglementations fournissent des lignes directrices pour nous aider à comprendre les limites à ne pas dépasser pour préserver notre audition.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de ne pas dépasser un niveau sonore moyen maximal de 100 décibels. Cette recommandation vise à prévenir les dommages auditifs immédiats qui peuvent survenir lors d’expositions brèves mais intenses. Cependant, cette limite ne garantit pas une sécurité totale pour notre audition, surtout lors d’expositions prolongées ou répétées.

En réalité, le seuil de danger au-delà duquel des dommages peuvent survenir est estimé bien plus bas, à 85 dB(A), lorsqu’il s’agit d’un niveau moyen sur une journée de travail de huit heures.

La règle des 3 dB

Une règle cruciale à comprendre est celle des 3 dB. Chaque augmentation de 3 dB représente un doublement de l’intensité sonore, et donc divise par deux le temps d’exposition acceptable. Ainsi, si 85 dB sont acceptables pendant 8 heures, 88 dB ne le sont que pendant 4 heures, 91 dB pendant 2 heures, et ainsi de suite.

Les niveaux sonores dans le domaine du loisir

Dans le domaine des loisirs, notamment pour la musique amplifiée, les réglementations sont souvent plus strictes. En France, un décret de 2017 limite le niveau sonore à 102 dB(A) sur 15 minutes dans les lieux diffusant de la musique amplifiée. Cette limite plus élevée tient compte du caractère occasionnel de ces expositions, mais reste un sujet de débat parmi les professionnels de la santé auditive.

Pour la vie quotidienne, l’OMS recommande de ne pas dépasser un niveau de bruit ambiant de 45 dB(A) la nuit pour assurer un sommeil de qualité, et de 55 dB(A) en journée pour éviter une gêne significative.

L’exposition prolongée ou répétée à des niveaux sonores élevés peut avoir des conséquences significatives sur notre santé, bien au-delà de la simple gêne auditive.

Le premier et le plus évident des effets est la perte auditive. Elle peut être temporaire, comme lorsque nos oreilles bourdonnent après un concert, ou permanente si l’exposition est trop intense ou trop fréquente. 

La perte auditive induite par le bruit est insidieuse : elle se développe généralement progressivement, sur des années, rendant difficile sa détection précoce sans tests auditifs réguliers.

Les acouphènes sont un autre effet courant d’une exposition excessive au bruit. Bien que souvent temporaires, ils peuvent devenir chroniques et avoir un impact significatif sur la qualité de vie.

Mais les effets du bruit ne se limitent pas à notre système auditif. On parle d’effets extra-auditifs, qui peuvent affecter l’ensemble de notre organisme.

Les effets extra-auditifs du bruit incluent une variété de réponses physiologiques et psychologiques néfastes. L’exposition continue au bruit peut entraîner un stress chronique, manifesté par des augmentations de la pression artérielle et du rythme cardiaque, augmentant ainsi le risque de maladies cardiovasculaires telles que l’hypertension et les crises cardiaques.

Le bruit peut également perturber le sommeil, ce qui est crucial pour la régénération physique et mentale. Une mauvaise qualité de sommeil due à un environnement bruyant peut entraîner de la fatigue chronique, une diminution des performances cognitives et une détérioration de l’état de santé général.

Sur le plan psychologique, l’exposition prolongée au bruit peut augmenter les niveaux d’anxiété et de dépression, affectant le bien-être mental. Elle peut également réduire la capacité de concentration et d’apprentissage, particulièrement préoccupante chez les enfants et les jeunes adultes.

La protection de notre audition est un enjeu crucial dans notre environnement sonore de plus en plus chargé. Il existe de nombreuses stratégies efficaces pour préserver la santé de nos oreilles au quotidien.

L’utilisation de protections auditives est primordiale dans les environnements bruyants. Que ce soit lors d’un concert, sur un chantier ou dans un atelier, le port de bouchons d’oreilles ou d’un casque anti-bruit peut faire une réelle différence. Il existe aujourd’hui une grande variété de protections adaptées à diverses situations, y compris des bouchons spécialement conçus pour la musique qui atténuent le son sans trop altérer sa qualité.

Pour l’écoute de musique au casque ou avec des écouteurs, la règle du 60/60 est un bon guide à suivre. Elle consiste à ne pas dépasser 60% du volume maximal de l’appareil et à limiter l’écoute à 60 minutes d’affilée. Il est important de faire des pauses régulières pour permettre à nos oreilles de se reposer et de récupérer.

La distance par rapport aux sources sonores joue également un rôle important. Lors d’un concert, par exemple, il est préférable d’éviter de se placer juste devant les enceintes. Dans la vie quotidienne, s’éloigner des sources de bruit intense quand c’est possible peut contribuer à réduire notre exposition globale.

Bon à savoir : Si vous êtes exposés à un environnement bruyant pendant une période prolongée, il est bénéfique de vous accorder des moments de calme réguliers. Ces périodes de repos auditif permettent à nos oreilles de récupérer et de limiter les effets néfastes d’une exposition prolongée au bruit.

Si vous constatez que vous devez souvent faire répéter vos interlocuteurs, que vous augmentez fréquemment le volume de la télévision, ou que vous avez du mal à suivre les conversations dans des environnements bruyants, il est temps de consulter un professionnel de l’audition.

D’autres symptômes comme des acouphènes persistants (bourdonnements ou sifflements dans les oreilles), des vertiges, ou une sensation d’oreille bouchée devraient également vous alerter.

Après 50 ans, il est recommandé de réaliser un bilan auditif même en l’absence de symptômes. Ce bilan permet de détecter précocement d’éventuels problèmes et d’agir avant que la perte auditive ne devienne trop importante.

Les bilans auditifs proposés par Unisson sont rapides, indolores et très précis. Réalisés par des audioprothésistes qualifiés, ils comprennent une série de tests pour évaluer votre capacité à entendre différentes fréquences et à comprendre la parole dans diverses conditions.

N’attendez pas que les difficultés auditives impactent significativement votre qualité de vie. Un dépistage précoce et régulier est la clé pour maintenir une bonne santé auditive à long terme. Prenez rendez-vous chez Unisson pour un bilan auditif complet et personnalisé.